Fleuves au long cours

Quelques partages de photos de bateaux, pleins de sérénité, ce jour, m’ont ramenée à mes rapports parfois houleux, parfois très heureux aussi, avec deux fleuves de France, la Seine et la Loire.

La Seine… Elle coule dans mes souvenirs, elle coule en moi aussi. J’ai un peu de ses eaux dans mes veines. Je l’ai aimée, autant que je l’aimais lui. Il m’a tout appris d’elle, et de ses quais, de son tourisme et de ses niches cachées. Elle m’a vue heureuse, passionnée, désespérée. J’ai voulu m’y noyer un jour d’hiver. Je sais encore exactement à quel endroit. Je ne veux pas y retourner. Et puis, s’est produit l’impensable. Notre-Dame, fierté de notre pays a brûlé. Sa flèche embrasée s’est tordue de douleur, ravivant la mienne, en rajoutant à mon chagrin.

Maintenant je suis tout près de la Loire. Au début, je me suis souvent promenée sur ses bords. Ah ! la belle aventure loirétaine ! Beaugency et Meung, en particulier. En venant de Beauce je m’arrêtais souvent pour en contempler la beauté sauvage, les remous, les tourbillons. La belle .. Indomptable, insondable …

Maintenant, quand j’y pense, un frisson me parcourt l’échine.

Dans ma mémoire il est un éclat de lumière fugace faisant la cour aux eaux sombres, comme un clin d’oeil diabolique.

Un membre de notre famille nous a été volé un soir de printemps colérique par ce fleuve qui ne rend pas facilement ses proies

On a beau dire, on a beau faire, on a beau croire qu’on est les maîtres de nos vies C’est sans compter sur le destin, l’implacable destin, celui qui a toujours le dernier mot

La Loire est une mangeuse d’hommes Je le sais désormais. Presque deux ans déjà…C’était un soir de Mars, comme tous les autres et pourtant…

Je pense à toi Michel et j’ai de plus en plus peur de l’eau.

Annie barbier

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